Retrouver l'intervention de la Société Française de Neuro-Radiologie à l'Académie de chirurgie

Le titre peut paraitre agressif et caricatural mais il reflète parfaitement l’acharnement des protagonistes à défendre d’un côté un « pré carré » et de l’autre un concept révolutionnaire et par essence transgressif, dont le principe restait à prouver et à mettre en œuvre par l’innovation technologique. Les vingt premières années du traitement endovasculaire des anévrismes intracrâniens (1970-1990) furent chaotiques car de l’idée à la réalisation, il y a le temps du développement technologique. Puis vinrent les « GDCs » (Guglielmi Detachable Coils) dont l’ingéniosité n’a d’égal que l’humilité de son inventeur éponyme. La voie du succès était désormais sans retour et l’étude ISAT (International Subarachnoid Aneurysm Trial) en fît la démonstration en 2005. Depuis le consensus thérapeutique est établi et 30 ans après Guido Guglielmi et 20 ans après ISAT, le patient reste et restera le grand bénéficiaire de cette révolution.

 

 

MORET Jacques

Les shunts artérioveineux cérébraux de l'adulte sont essentiellement représentés par les malformations artérioveineuses MAVs. Il s'agit de malformations vasculaires à flux élevé et faible résistance caractérisées par l'interposition d'un réseau de vaisseaux dysplasiques, le nidus, entre des artères afférentes et des veines de drainage ; ce nidus remplace le réseau capillaire normal. Les MAVs cérébrales sont rares et très variables par leur localisation, leur angioarchitecture et leur mode de présentation clinique. Le mode de révélation le plus grave est l'hémorragie cérébrale qui constitue une urgence diagnostique et thérapeutique. La prise en charge des MAVs est multidisciplinaire, les indications thérapeutiques sont discutées sur un rapport bénéfice risque en différenciant les MAVs rompues des MAVs non rompues. Le traitement endovasculaire fait partie des options thérapeutiques, les techniques d’embolisation actuelles par voie artérielle et/ou par voie veineuse ainsi que leurs résultats seront détaillées dans cet exposé. L’avancée des connaissances sur les facteurs de développement de ces MAVs ouvre des perspectives nouvelles sur la mise au point de traitements médicamenteux ciblés. René ANXIONNAT, Serge BRACARD, Luc PICARD CHRU de Nancy, Université de Lorraine.

 

 

ANXIONNAT René

La Neuro-Radiologie interventionnelle chez l’enfant, le nourrisson et le nouveau-né, ou NRI pédiatrique, regroupe l’ensemble des activités thérapeutiques endovasculaires, mini-invasives, mises en œuvre pour le traitement de malformations vasculaires cérébrales. Si la prise en charge en pédiatrie comporte des éléments communs avec la NRI adulte, la principale similitude restant la sévérité du pronostic en l’absence de traitement de la plupart des pathologies rencontrées, de nombreuses spécificités nosologiques, de stratégie de traitement et d’approche chez des êtres en devenir sont soulignées. Alors que, chez l’adulte, l’activité de NRI est dominée par des pathologies acquises (anévrismes intracrâniens, AVC ischémique ou hémorragique, sténoses artérielles et veineuses..), chez l’enfant, les pathologies les plus fréquemment observées sont congénitales ou de développement précoce au cours de la vie avec, au premier plan, les shunts artério-veineux cérébraux à haut débit (malformations piales, de la veine de Galien, des sinus duraux, fistules piales). La compréhension progressive de ces malformations et des processus pathologiques qu’elles engendrent selon l’âge de l’enfant, les développements technologiques et la miniaturisation du matériel utilisé ont permis de positionner le traitement endovasculaire en première ligne de la prise en charge de ces maladies. Tout l’enjeu de la prise en charge consiste à cibler la meilleure fenêtre thérapeutique, en mettant en balance les difficultés techniques d’une prise en charge très précoce, la tolérance au shunt, l’impact sur le développement de l’enfant. Cet enjeu, l’identification de l’âge optimal de traitement de ces malformations, prend plus de relief encore quand émerge la possibilité d’un diagnostic et désormais d’un traitement anténatal de certaines de ces pathologies. Le démembrement de ces pathologies, particulièrement de leurs caractéristiques génétiques, offre des perspectives prometteuses pour l’identification de traitements médicamenteux complémentaires à celui endovasculaire.

 

 

NAGGARA Olivier

La NRI continue d'élargir ses horizons avec des traitements de plus en plus diversifiés, ciblés et personnalisés. Les nouvelles méthodes de prise en charge des pathologies neurovasculaires, l’évolution technologique des dispositifs (avec les partenariats industriels), l’élargissement des indications, et la prise en charge de nouveaux pans de la pathologie neurologique (hypo- et hypertension intracrânienne, hématomes sous-duraux, hydrocéphalie, interventions in utero, tumeurs gliales, hémorragie cérébrale, etc.) ouvrent la voie à des interventions moins invasives et toujours plus efficaces pour des pathologies auparavant difficiles à traiter, améliorant ainsi les résultats pour les patients. La robotisation et l'intelligence artificielle (IA) transforment la manière dont les procédures sont réalisées, augmentent la précision et l'efficacité, tout en réduisant l’irradiation liée aux soins. Les interventions à distance deviennent possibles grâce à ces innovations. Des avancées structurelles et organisationnelles promettent une prise en charge plus rapide et plus sûre des patients, et les moyens modernes de communication et d'information favorisent des collaborations scientifiques européennes et internationales d'excellence. La formation en NRI évolue également avec l'introduction de technologies avancées telles que la simulation 3D, l'impression 3D et les environnements virtuels, dans des écoles intégrées de Radiologie Interventionnelle. Ces outils permettent aux futurs neuro-radiologues interventionnels de s'entraîner dans des conditions réalistes, améliorant ainsi leur compétence et leur préparation avant d'intervenir sur des patients réels. La NRI est sur une voie de développement rapide, dynamisée par les succès des 30 dernières années, l'innovation technologique, et l'attractivité de la discipline.

 

 

BOULOUIS Grégoire

Retrouvez aussi l'intervention dur le site de L'académie de chirurgie : Consulter l'intervention.

Mot du Président (Pr H Desal): 
"Concernant les centres de Neuroradiologie Interventionnelle Pédiatrique en Ile de France, nous tenons à souligner l'existence de 3 centres de références situés à Necker, au Kremlin-Bicêtre et à la Fondation ophtalmologique Rothschild"