C'est avec une très grande tristesse que nous avons appris la disparition le 30 mai 2023 du Professeur Anton Valavanis, ancien chef du service de Neuroradiologie de l'Hôpital Universitaire de Zurich.

Tous ceux qui s'intéressent à la neuroradiologie interventionnelle connaissaient et appréciaient Anton Valavanis pour son didactisme, son énergie, son engagement pour les malades, et pour la spécialité qu'il a toujours voulu orientée vers les Neurosciences. Au-delà des prouesses techniques liées au geste lui-même, il nous a fait appréhender le cerveau et ses malformations vasculaires d'une façon originale basée sur des données anatomiques, micro anatomiques, phylogénétiques et physiologiques, affinant nos connaissances en nous faisant découvrir les unités histogénétiques cérébrales, et ouvrant ainsi l'avenir vers une compréhension approfondie de la maladie et sans doute à terme des prises en charge différentes de celles prônées habituellement.

Les longues années de collaboration entre Anton Valavanis, Gazi Yasargil ou encore Ugo Fisch dans le vivier formidable des neurosciences zurichoises, auquel se joignit plus récemment pour de nouveaux travaux Luis Puelles de l'Université de Murcia, ont permis ces avancées dont ont continué de profiter avec gratitude non seulement tous les successeurs de ces pionniers, mais encore tous ceux d'entre nous intéressés à ces développements.

 

Pendant plus de 20 ans Anton Valavanis a donné rendez-vous à son traditionnel « Zurich Course in Interventional Neuroradiology » où chacun se rendait avec enthousiasme pour à chaque fois apprendre quelque chose de neuf et s'améliorer. Sans jamais ménager son temps et sa passion, il aura été un des fidèles orateurs des journées de formation tant de l'ESNR, de la WFITN, de l'ABC WIN que du DEF pour ne citer qu'elles, nous laissant à chaque fois éblouis par son érudition neuroscientifique unique et ses talents didactiques. Il aura formé de par le monde de nombreux élèves qui se réclament avec fierté de son école et qui se sentent aujourd'hui orphelins. Plusieurs collègues même parmi les plus célèbres ont fait savoir également que cette perte les faisait se sentir perdus.

C'est courageux et lucide qu'il affronta la maladie avec un stoïcisme qui forçait l'admiration, montrant que l'homme dépassait aussi le commun.

La communauté neuroradiologique thérapeutique a perdu un de ses plus ardents défenseurs. Continuons de marcher dans ses traces, même si en boîtant.

 

 

Georges Rodesch

Serge Bracard

Pour le bureau de la SFNR